Accéder au contenu principal

A. HISTORIQUE



L’exploitation de l’or en France remonte sans doute au néolithique, vraisemblablement sous forme d’orpaillage dans les sables des rivières. Les premiers vestiges, actuellement connus, de l’exploitation minière des filons aurifères en France datent de l’époque gauloise (400 ans av. J.-C.). Les découvertes récentes faites dans la région de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) au cours des travaux menés par la Société des Mines du Bourneix et les études des archéologues nous en apportent la certitude.





Des vestiges de travaux anciens semblables aux « aurières » du Limousin ont également été découverts dans le Puy-de-Dôme à La Bessette, dans le Maine-et-Loire à Saint-Pierre-Montlimart et à La Pouèze, et dans la région de Château-Gontier en Mayenne.
Ces exploitations antiques portaient sur des filons de quartz à or libre, facile à extraire par un simple broyage. Cette activité minière semble s’être prolongée jusqu’à la fin de l’Empire Romain, période à laquelle elle paraît s’éteindre.
La première tentative d’exploitation d’une mine d’Or a été effectué en 1776 à la Gardette près de Bourg-d’Oisans en Isère. Cette mine a fait l’objet d’une exploitation pour le Compte de Provence, frère du roi Louis XVI. Cette première initiative des temps modernes s’est soldée par un échec ; les travaux ont été interrompus en 1788 à cause de l’hétérogénéité des teneurs en Or.
Près d’un siècle plus tard, en 1847, une première concession minière pour or a vu le jour par Ordonnance Royale, au profit de Monsieur Sudre. Ce prospect de Pontvieux (Puy-de-Dôme) fera seulement l’objet de travaux de recherches par galeries et puits entre 1847 et 1925.
En 1896, l’or est découvert dans les minerais sulfurés de fer et de cuivre des mines de la région de Salsigne (Aude), toutefois cette découverte n’eut pas de retentissement dans les milieux miniers.
La découverte d’or dans le minerai d’antimoine des mines de La Lucette, près de Laval (Mayenne), en 1903 provoquera un développement sans précédent de la prospection et des travaux miniers sur les filons aurifères en France. Les prospections portèrent principalement sur le Massif Armoricain et le Massif Central avec une intensité particulière sur le Limousin et la Marche.
Stimulés par cette découverte d’or à La Lucette mais aussi par la mise au point récente (1898) du procédé de cyanuration des minerais pour voir la mise en exploitation successive des principales mines d’or françaises
  • En 1905, la Société des Mines de La Bellière (Maine-et-Loire) et la Société des Mines d’Or du Châtelet (Creuse) mettent en exploitation leurs gisements tandis qu’au même moment avait lieu en Limousin une véritable ruée vers l’or sur les gisements de la région de Saint-Yrieix-la-Perche, des Monts d’Ambazac et de Saint-Goussaud (Haute-Vienne).
  • En 1908, la mine de Salsigne (Aude) entre en phase de production.
  • En 1912, la production totale du pays atteint les 3 000 kg d’or. La guerre de 1914 vient interrompre brutalement cette progression.

Après la guerre de 1914, les gisements du Limousin reconnus dès 1905 sont exploités à Chéni, Nouzilléras, Beaune, La Fagassière, Champvert et La Petite-Faye (Creuse). 
A partir de 1935, la production diminue progressivement jusqu’en 1955, date à laquelle seule la mine de Salsigne reste en activité. La baisse importante des cours de l’or et l’épuisement de certains gisements causent la fermeture des autres mines.

En 1975, les cours de l’or reprennent et la prospection minière aurifère est ainsi relancée.
En 1980, la Société « Le Bourneix » entreprend l’exploitation du gisement de Cros-Gallet près de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). En 1988, cette société rachetée par COGEMA, devient la Société des Mines du Bourneix qui intensifie la prospection et l’exploitation des gisements de la région, produisant plus de 2 000 kg d’or en 1992.
En 1988, le « chapeau de fer » de l’amas sulfuré de Rouez-en-Champagne (Sarthe) est mis en exploitation. Ce petit gisement limité en volume produira en cinq ans près de 2,3 tonnes d’or et 7 tonnes d’argent.
En 1991, les cours de l’Or rechutent brutalement conduisant la fermeture de la mine de Salsigne. Après rachat par une compagnie australienne et construction d’une nouvelle usine de traitement, l’exploitation reprendra en décembre 1992.
Après être descendus, les cours de l’or se redressent en 1993 puis se stabiliser aux alentours de 70 000 F le kg.
Malgré cette embellie, les réserves économiquement exploitables s’épuisent et la Société des Mines du Bourneix cesse toute activité en octobre 2001, tandis que la mine de Salsigne fermera dans le courant de l’année 2004 mettant un terme à 100 ans d’exploitation minière de l’or en France.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

B 1_ L’Or du Limousin et de La Marche

  1.     Historique 1.1. Période antique L’exploitation de l’or en Limousin remonte à des temps très anciens. L'exploitation de l'or y débute vraisemblablement dès le néolithique, mais c'est à l'époque celtique (- 500 ans avant JC) puis durant la période gallo-romaine (- 50 ans à + 100 ans) qu'elle connut son apogée. Cette activité est marquée par des vestiges que l’on appelle fosses ou aurières ; elles se présentent généralement sous la forme de tranchées ou de fosses circulaires profondes parfois de plusieurs dizaines de mètres et longues d’une dizaine à plus de 200 mètres pour les plus grandes. Près de 2 000 aurières ont été repérées dans la région du Limousin apportant la preuve qu’une activité minière intense régnait sur cette partie du territoire de la Gaule. Les travaux anciens étaient la plupart du temps, des travaux à ciel ouvert et à très faible profondeur. Le premier obstacle à l’approfondissement des recherches était l’abondance de

B. L'OR DU MASSIF CENTRAL

Le Massif central contient un nombre impressionnant d'indices aurifères. Le secteur du Limousin et de la Marche, après la découverte du gisement du Châtelet (Creuse), a donné lieu à une véritable ruée vers l'or dans cette région au début du 19ème siècle. Au Sud du Massif Central, dans la Montagne Noire, au Nord de Carcassonne, le gisement de Salsigne, est la mine qui a produit le plus gros tonnage d'or en France. A ces grands districts, il faut mentionner quelques recherches importantes dans le Puy De Dôme (Pontvieux – La Bessette ), le Cantal (Bonnac) ainsi que dans les Cévennes. L es districts aurifères du massif central La production des mines d'or du massif central a été, en kg d'or : Salsigne (Aude) 98 000 Fau-Marié (Haute-Vienne) 1 110 Le Châtelet (Creuse) 10 900 La Fagassière (Haute-Vienne) 505 Le Bourneix (Haute-Vienne) 10 120
L’or en France Histoire des mines d’or et de la prospection  pour Or   Avant-propos Ce document fait une synthèse sur l'exploitation et la recherche d'or en France. Il vous permettra de situer les régions françaises qui ont produit de l'or et les secteurs où des recherches pour or ne se sont pas concrétisées par l'ouverture d'une mine (les plus nombreuses). En tant que géologue ayant travaillé pour des sociétés minières, j'ai pu visiter les dernières mines d'or française et prospecter sur les anciennes exploitations ou recherches pour or. Le texte de ce document provient en partie d'articles écrits pour une exposition sur l'or réalisée par l'Université de Jussieu en 1999 et d'un texte des mines d'or de Salsigne de 2001,complétés par mes propres connaissances. Liste des articles : A.  HISTORIQUE B.  L'OR DU MASSIF CENTRAL B 1_  L’Or du Limousin et de La Marche_ B 2_  Le district de Marche-Combrailles