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B 3_ Les minéralisations d'Auvergne


1.    Recherches de Pontvieux et de La Bessette (Puy de Dôme)

Les secteurs de Labessette et de Pontvieux se localisent sur le territoire des communes de Tauves, Latour, Bagnols et la Rodde (Puy de Dôme). Sur ces secteurs, de nombreux filons et filonnets à mispickel aurifère ont fait l’objet de petits travaux depuis l’antiquité.
Le 9 juillet 1847, est instituée par Ordonnance Royale, au profit de Monsieur Sudre, la première concession minière pour or, c’est la concession de Pontvieux (Puy-de-Dôme). Ce gisement fera l’objet de travaux de recherche entre 1847 et 1925.

1.1. Labessette

Les filons aurifères de Labessette étaient connus des gallo-romains qui exploitaient en aurières leurs niveaux superficiels désagrégés. Ce sont elles qui permirent à Burin des Roziers la redécouverte de ces filons en 1878. A partir de cette date, des travaux artisanaux très sporadiques vont s’échelonner jusqu’en 1956, date de la dernière tentative d’exploitation.
Des galeries ont reconnu, à partir de 1903, les quatre filons du ravin de l’Ecluse sur 814 m.
Au Communal, c’est une descenderie qui suit le filon sur 200 m.
Au camp de César, deux niveaux de galeries ont exploré trois filons sur 180 m à partir d’un puits de 50 m foncé en 1910.
A La Viallole, de 1935 à 1939, puis de 1944 à 1946 par la Société de l'Ecluse, deux travers bancs, dont un de 585 m, et 216 m de traçage, ont recoupé les quatre filons principalement minéralisé en plomb et antimoine.

1.2. Pontvieux

Les cinq filons aurifères de Pontvieux situés à 7 km au Nord-Est des précédents furent découverts en 1825 au cours des travaux de terrassement de l'actuelle RN 12. Ils sont reconnus épisodiquement par 500 m de galeries de 1847 à 1932. Là encore, la faiblesse des teneurs en or a vite conduit à l’abandon du gîte.
Sur ce secteur a été accordée en juillet 1847 une concession dite de "Pontvieux" à Monsieur Sudre qui commença les travaux. Ces travaux seront repris par la Société des Mines de Haute Dordogne qui cèdera ses droits quelques années plus tard aux Mines et Houillères Françaises. En 1910, c'est la Société des Mines d'or d'Auvergne qui en devient propriétaire; cette dernière deviendra en 1912 la Société des Mines d'or de France. En 1932, les avoirs sont repris par la Société Omnium des Mines et Carrières qui foncera un puits de 50 mètres de profondeur sans résultat. La concession sera renoncée en janvier 1960.

De 1984 à 1989, la société Hexamines SA, seule, puis associée à Cogéma, va reprendre des recherches sur ces 2 secteurs. Malgré des travaux importants, en particulier plus de 1 000 mètres de tranchées, 6 900 mètres de forages et 250 km de levés géophysiques héliportés, aucune minéralisation économique ne sera mise en évidence.

2.    Recherches de Bonnac (Cantal)

Le village de Bonnac situé à 6 km au Sud-Ouest de Massiac (Cantal). De nombreux indices aurifères sont connus sur un secteur de 10 km² autour de Bonnac. En juin 1887 la concession de Bonnac de 496 ha est instituée. Elle fit l'objet de nombreuses tentatives d'exploration surtout vers 1908. C'est à cette époque qu'est créée la Société des mines d'or de Bonnac. Des recherches sont effectuées sur la zone de Bonnac et celle de Scoufour, qui contient niveaux renfermant plusieurs filons sub-horizontaux de quartz minéralisé. Ils ont été reconnus par galeries sur de vastes surfaces 90 000 m2, 23 000 m2, 400 000 m2 et 3 000 m2.

Ces corps minéralisés dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à près de 3 m, sont constitués de quartz blanc laiteux, renfermant des teneurs en or très erratiques, inférieure à 10g/t.
En 1924, la concession est mise en vente et renoncée en 1927.
De 1983 à 1986, la Société Hexamines SA va reprendre des recherches. En juillet 1985 le permis de recherche de Bonnac II est attribué. L'exploration par tranchées et sondages carottés ne mettra en évidence aucune minéralisation économique et les travaux seront abandonnés en 1986.

3.    Recherches de Chaudes-Aigues (Cantal)

Au Sud de la ville de Chaudes-Aigues, bien connue pour ses eaux très chaudes, de petits indices aurifères ont été répertoriés.
Sur le secteur de Sansard des petits travaux (galeries) ont été effectués (par la Société des Mines de ChaudesAigues ?) sur des filons quartzeux à mispickel, pyrite et chalcopyrite.

4.    Recherches de Pontgibaud (Puy de Dôme)

Le secteur de Pontgibaud (Puy de Dôme) a été particulièrement étudié pour les minéralisations plombo - zincifères. Il existe cependant une série de filons Nord-Sud, échelonnés suivant cette direction sur plus de 20 km qui renferment une minéralisation aurifère.
Les petits travaux effectués sur l’indice de Tournebise ont permis de reconnaître un faisceau de petits filons minéralisés en or et tungstène. Des analyses sur échantillon trié ont donné de 15 à 30 % d’arsenic avec 14 à 18 g/t d'or.

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