Accéder au contenu principal

D - ALPES


1.    La Gardette

1.1. Historique

Les premiers travaux faits sur le filon de la Gardette commencèrent au XVIIIème siècle par des Montagnards qui les abandonnèrent faute de moyens, soit pécuniaires, soit intellectuels.
En 1717 un paysan découvre un filon dont un échantillon donnera de l’or très fin.
En 1733, on y fit quelques recherches par ordre du Roi ; mais elles furent mal dirigées et n'obtinrent aucun succès.
En 1765, des habitants de la Gardette firent de nouvelles attaques, pour extraire du cristal de roche ; leurs travaux se bornèrent à une fouille de 11 mètres de profondeur, dans laquelle ils trouvèrent quelques indices d'or dans des cristaux de plomb sulfuré déposé sur les aiguilles de quartz.
En 1770, après la découverte de la mine d'argent des Chalanches, un nommé Laurent Garden trouva dans la gangue du filon de quartz plusieurs échantillons d'or parfaitement caractérisés mais personne ne donna suite.
Ce ne fut qu'en 1779 que l'existence de la mine d'or fut réellement constatée : Laurent Garden ayant, pour la seconde fois, apporté des échantillons à M. Schreiber, nouveau directeur des mines de Chalanches, qui confirma la présence d’or et fit quelques travaux de reconnaissance sur le filon.
Suite au rapport de M. Schreiber, M. le Comte de Provence ordonna des travaux de recherche et d'exploitation On entreprit  la reconnaissance du filon sur toute sa longueur, afin de pouvoir choisir la place la plus favorable pour l'ouverture des puits et des galeries. Les travaux qui furent poursuivis jusques en 1788.
Les travaux consistèrent en 22 attaques faites au jour, et poursuivies, soit en puits, soit en galeries.
Trois puits, dont un de  28 mètres de profondeur ont été foncés sur la longueur du filon. Parmi les galeries, la plus grande mesure 65 mètres et une autre a été poursuivie dans la direction du filon sur 47 mètres.

1.2. Les concessions

Le 10 juin 1776 le filon de la Gardette est compris dans la concession accordée pour 50 ans au Comte de Provence, frère du Roi, par arrêt en Conseil d’Etat du 10 juin. Les travaux supervisés par Johann Schreiber (directeur de la mine des Challanches) commencèrent en 1781. En 1786, une médaille fut frappée avec le premier lingot issu des mines de la Gardette. En 1786 les activités cessèrent.
En 1830 la concession du Mas de la Gardette fut attribuée à un citoyen belge de Paris.
En 1837 fut créée la Compagnie des Mines d’Or de la Gardette. Les travaux reprirent en 1838 mais furent arrêtés suite aux déficits en 1840. 
Après plusieurs changements de propriétaires, en 1896 Monsieur Poncin créa la Compagnie Française des Mines d’Or et d’Argent de la Gardette qui poursuivit sans grands résultats les travaux de recherche jusqu’en 1898.
En 1899 la société est liquidée et cédée à la Compagnie Nouvelle des mines de la Gardette qui, après quelques travaux mettra fin à l’activité minière de la Gardette en 1901.





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L’or en France Histoire des mines d’or et de la prospection  pour Or   Avant-propos Ce document fait une synthèse sur l'exploitation et la recherche d'or en France. Il vous permettra de situer les régions françaises qui ont produit de l'or et les secteurs où des recherches pour or ne se sont pas concrétisées par l'ouverture d'une mine (les plus nombreuses). En tant que géologue ayant travaillé pour des sociétés minières, j'ai pu visiter les dernières mines d'or française et prospecter sur les anciennes exploitations ou recherches pour or. Le texte de ce document provient en partie d'articles écrits pour une exposition sur l'or réalisée par l'Université de Jussieu en 1999 et d'un texte des mines d'or de Salsigne de 2001,complétés par mes propres connaissances. Liste des articles : A.  HISTORIQUE B.  L'OR DU MASSIF CENTRAL B 1_  L’Or du Limousin et de La Marche B 2_  Le district de Marche-Combrailles B...

B 1_ L’Or du Limousin et de La Marche

  1.     Historique 1.1. Période antique L’exploitation de l’or en Limousin remonte à des temps très anciens. L'exploitation de l'or y débute vraisemblablement dès le néolithique, mais c'est à l'époque celtique (- 500 ans avant JC) puis durant la période gallo-romaine (- 50 ans à + 100 ans) qu'elle connut son apogée. Cette activité est marquée par des vestiges que l’on appelle fosses ou aurières ; elles se présentent généralement sous la forme de tranchées ou de fosses circulaires profondes parfois de plusieurs dizaines de mètres et longues d’une dizaine à plus de 200 mètres pour les plus grandes. Près de 2 000 aurières ont été repérées dans la région du Limousin apportant la preuve qu’une activité minière intense régnait sur cette partie du territoire de la Gaule. Les travaux anciens étaient la plupart du temps, des travaux à ciel ouvert et à très faible profondeur. Le premier obstacle à l’approfondissement des recherches était l’abondance de ...

B 4_ L'or de la Montagne Noire - Cévennes

Les origines de l’activité minière et métallurgique sur les filons métallifères de la Montagne Noire remontent à l’Antiquité. Plusieurs sites sidérurgiques présentent parfois des amas de scories considérables de même que des restes de bâtiments et de fours ont été découverts dans les environs de Salsigne et en particulier sur la commune des Martys. Ces amas de scories ont été activement exploités après la guerre de 1914, jusque dans les années quatre-vingt pour les besoins de l’industrie détruisant ainsi une grande partie de ces sites archéologiques. Les fouilles archéologiques récentes entreprises sur le site des Martys par les équipes du C.N.R.S. dirigées par Claude Domergue permettent de dater ces travaux du 1 er siècle av. J.-C. Le minerai utilisé proviendrait des gisements de type “chapeaux de fer” abondants dans la région. De la période médiévale on ne connaît que très peu de choses sur l’exploitation des gisements de la région. En 1776, De Gensanne publie un ouvrage...